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Souvenirs à vendre (Nouvelle, 1966)

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We Can Remember It for You Wholesale
Philip K. Dick
© 1966

Ma note :

L’histoire

Lorsqu’on est un petit employé sans grande envergure ni beaucoup d’ambition, avec une paye permettant tout juste de vivre au quotidien, il est difficile de réaliser ses rêves, surtout s’ils sont ambitieux.

Heureusement, la société Mémoire S.A. est là pour vous. Grâce à un simple implant mnémonique, on vous greffe les souvenirs que vous désirez, qui auront tous les avantages des vrais sans en avoir les inconvénients. Les souvenirs implantés ont l’air si réels que vous serez persuadé qu’ils le sont.

C’est ainsi que Douglas Quail, petit fonctionnaire minable dont le mariage bat de l’aile, se rend chez Mémoire S.A. pour le rêve, que dis-je le fantasme de sa vie : aller sur Mars en tant qu’agent secret d’Interplan. Malheureusement, l’implantation ne peut pas être réaliser lorsque les techniciens de Mémoire se rendent comptent que le fantasme de Douglas Quail contient une part — une grande part — de souvenirs effacés garantissant une ancienne couverture.

Commence alors pour Doug une course-poursuite contre ses anciens employeurs, à la recherche de son identité réelle, au bout de laquelle l’attend une terrible révélation.

Mon avis

Avec cette nouvelle de 1966 [1]Parue également sous les titres De mémoire d’homme et Souvenirs garantis, prix raisonnables., Philip K. Dick aborde un de ces thèmes privilégiés : la quête d’identité et le doute sur la réalité de nos vies.

En effet, que ce soit dans des nouvelles comme L’imposteur ou La fourmi électrique, le personnage principal n’est jamais certain d’être celui qu’il croît être, ce qui le mène dans une course à la recherche de son identité qu’il n’est toujours pas certain de découvrir et qui aboutira à une révélation finale pas toujours heureuse.

Cette incertitude quant au dénouement de l’histoire est également une des caractéristiques de Dick. A tout moment, les personnages — même le héros — peuvent mourir ou plonger l’humanité dans le chaos, et le “happy end” est rarement de la fête.

Bref, une très bonne nouvelle, quoiqu’un peu courte à mon goût, dans la lignée classique des récits dickiens.

Le cinéma

Souvenirs à vendre a été adaptée au cinéma en 1990 par Paul Verhoeven sous le titre Total recall, avec Arnold Schwarzenegger dans le rôle de Doug Quail (renommé Quaid — avec un “d” — dans le film).

Si le fond a été relativement bien respecté — et largement étendu grâce à de nombreuses idées puisées dans l’œuvre de Dick — la fin du film est sensiblement différente de celle de la nouvelle. Le film est centré sur le personnage de Douglas et la fin de ses ennuis signe la fin du film (un “happy end” très hollywoodien).

En revanche, la nouvelle est beaucoup moins optimiste. Si le sort de Quail est assez enviable, le destin de l’humanité, lui, l’est beaucoup moins. La nouvelle nous brosse un tableau très funeste de notre avenir en tant qu’espèce. Mais je ne vous en dirais pas plus sur une révélation importante qui n’est pas abordée dans le long-métrage.

Notes

Références

Références
1 Parue également sous les titres De mémoire d’homme et Souvenirs garantis, prix raisonnables.
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