Ma note :
Sorti pour la première fois en 1997 sous la direction de Vincenzo Natali, ce film canadien, que personne n’attendait, est une petite merveille.
L’histoire
Un homme se réveille dans une pièce cubique immaculée dont les six murs identiques possèdent chacun une “porte”. L’homme ouvre une porte, se retrouve dans une pièce identique — excepté la couleur — et, sans avoir le temps de dire “ouf”, se fait découpé en mille morceaux par des fils sortis de nulle part, aiguisés comme des rasoirs.
Sans transition, on retrouve dans une autre pièce cinq personnes qui ignorent totalement pourquoi elle sont là, ni comment elles y sont arrivés. Deux options s’offrent à eux : soit rester prostré dans un coin à attendre de mourir de faim ; soit se déplacer de salle en salle à ses risques et périls, et espérer trouver une échappatoire à cet enfer.
Au bout du voyage les attend la sortie… ou la mort.
Mon avis
L’ambiance
La première fois que j’ai vu ce film, je suis tombé sur le cul. Le scénario est très intelligent, le suspense est insoutenable, les interactions entre les personnages sont bien pensées et évoluent constamment. Et même si le décor est un peu cheap — finalement il n’y a qu’une salle éclairée par des lumières différentes — il participe amplement à l’atmosphère claustrale de l’histoire.
Atmosphère claustrale et ambiance très anxiogène donnant un cachet particulier à ce film, un peu comme dans Alien de Ridley Scott. Après tout, dans ce mystérieux cube, il y a environ une chance sur… une de mourir d’une manière originale et généralement dans d’atroces souffrances : brûlé, acidifié, gazé, électrocuté, débité en rondelles… on n’a que l’embarras du choix.
Qu’en est-il du cube ?
Le cube est aussi comme les personnages : il évolue constamment. Chaque salle est en mouvement suivant une séquence complexe que Joan (Nicole de Boer), brillante étudiante en mathématiques, va essayer de déchiffrer avec l’aide de Kazan (Andrew Miller) un autiste calculateur digne de Rain Man. La survie de l’équipe dépend entièrement de ces deux âmes en peine.
D’ailleurs, l’aspect mathématique de l’énigme du cube est très important et le réalisateur a fait appel à un mathématicien pour crédibiliser le scénario. Car chaque porte contient, gravée dans le chambranle, une série de nombres censés donnés une idée de la dangerosité de la salle suivante. Mais ce n’est pas si simple et les protagonistes ne vont pas tarder à s’en rendre compte.
Alors moi qui adore les maths, je me suis régalé même si je doute un peu de certains points du scénario.
Psychologie
Mais il n’y a pas que l’aspect mathématique qui est intéressant. La psychologie des personnages est très fouillée et chacun a un rôle à jouer dans la survie — ou non — du groupe. Notamment Quentin (Maurice Dean Wint), policier de son état, qui s’avère être un psychopathe paranoïaque qui va faire de sa survie la priorité numéro un… quitte à casser quelques œufs en chemin ! C’est lui qui va conditionner en grande partie les réactions des autres.
Vont-ils craquer ? Se renforcer le caractère ? Vont-ils mourir ou survivre ? C’est tout le sel de l’histoire.
Tout ce que je peux vous dire sans trop spoiler c’est de ne pas trop vous attacher aux personnages car, tel un George R. R. Martin n’hésitant pas à sacrifier un Ned Stark adoré, Vincenzo Natali n’est pas en reste. Et on ne sait jamais qui va périr au détour d’une salle…
Pour les fanboys
Pour les fans de l’univers Stargate, on notera la présence de David Hewlett (Dr. Rodney McKay dans Stargate SG-1 et Stargate Atlantis) qui est un peu l’égérie de Vincenzo Natali. On le retrouvera d’ailleurs dans Cypher, Nothing, Splice et Haunter, je suis toujours content de le voir, même pour un petit rôle. Ici il campe le rôle de David Worth, un architecte un peu blasé qui s’avère avoir travaillé sur une partie du cube. Nul doute que quand les autres l’apprendront, ils le prendront en grippe !
Bref…
Voila, pour toutes ces raisons je ne peux que vous conseiller ce film autant angoissant que passionnant, avec une fin poétique et terrible à la fois.
Et après ?
Cube a vu deux suite officielle voir le jour : Cube 2 : Hypercube et Cube Zéro. Si Cube 2 est dispensable — on prend les mêmes ressorts en ajoutant une dimension au fonctionnement du cube, et on recommence — Cube Zéro apporte, lui, une nouveauté en cela que c’est un préquelle et que la fin — pas de spoiler je vous rassure — est parfaitement liée au premier Cube. Une belle réussite, donc.
A noter qu’un remake japonais, intitulé sobrement Cube, est sorti en 2021.
Récompenses
- 1997 : Cinéfest Subdury – Prix du meilleur long métrage de l’Ontario
- 1997 : Festival international du film de Toronto – Prix du meilleur premier long métrage canadien
- 1998 : Festival international du film de Catalogne :
- Prix du meilleur film
- Prix du meilleur scénario
- 1999 : Festival international du film fantastique de Bruxelles – Corbeau d’argent
- 1999 : Canadian Society of Cinematographers Award – Prix de la meilleur photographie
- 1999 : Fantasporto :
- Prix du public
- Prix international du film fantastique du meilleur film
- Prix international du film fantastique des meilleurs effets spéciaux
- 1999 : Festival international du film fantastique de Gérardmer :
- Grand prix
- Prix de la critique
- Prix du public
- 1999 : Festival international du film fantastique de Puchon – Prix du jury