Flowers for Algernon
— Daniel Keyes
© 1966
Ma note :
Originellement, Des fleurs pour Algernon était une nouvelle publiée en 1959 dans les pages de The Magazine of Fantasy and Science Fiction n°95, qui obtint le prestigieux prix Hugo de la meilleure nouvelle.
Fort de ce succès, Daniel Keyes étoffa l’histoire et publia en 1966 le roman homonyme.
L’histoire
Charlie Gordon est un attardé mental qui travaille dans une usine… Algernon est une souris de laboratoire qui a subit une intervention chirurgicale du cerveau visant à lui augmenter ses capacités intellectuelles.
Avec son accord, Charlie subit la même opération et commence alors sa transformation. Par l’intermédiaire de son journal, on peut suivre l’évolution de son quotient intellectuel, passant de l’état d’attardé à celui d’homme normal, pour se poursuivre jusqu’à celui de génie.
Mais un jour, Algernon meurt des suites de l’opération.
Commence alors pour Charlie la lente mais irrémédiable descente aux enfers, et la perte progressive de son intelligence.
Mon avis
Quoi dire de ce roman qu’il est particulièrement poignant ?
« Poignant » car ce qui caractérise tout d’abord ce roman, c’est l’extraordinaire implication émotionnelle du lecteur face aux déboires, mais aussi aux victoires, de Charlie Gordon. Tantôt on pleure, tantôt on rit, tantôt on est affligé par l’injustice. A aucun moment on est indifférent.
Mais Des fleurs… est aussi une réflexion sur la différence qui engendre des comportements pas toujours flatteurs pour l’humanité de la part de l’entourage de Charlie. Il suffit de voir la manière dont se moquent de lui les « amis » de « Charlie l’attardé » pour être bouleversé. Et il suffit de voir la petitesse des autres individus face à « Charlie le génie » pour être abasourdi par tant de bêtise.
Si vous avez l’occasion de lire la nouvelle (parue en France notamment dans Histoire de surhomme de la Grande anthologie de la S.F.) toutes les émotions engendrées par ce texte sont multipliées par dix, amplifiées par la petite taille du récit. Les progrès sont d’autant plus stupéfiants et la descente aux enfers est vertigineuse.
Bref, quel que soit son support, ce texte est un véritable chef d’œuvre.
« C’est là une œuvre d’une poignante beauté, un récit humain et désespéré. »
– Jacques Sadoul
Adaptations
Que ce soit au théâtre, à la télévision ou au cinéma, Des fleurs pour Algernon a été le sujet de nombreuses adaptations. On retiendra particulièrement la performance de Julien Boisselier et Hélène de Fougerolles dans l’excellent téléfilm franco-suisse de 2006.
Récompenses
- 1960 : Prix Hugo de la meilleur nouvelle
- 1967 : Prix Nebula du meilleur roman