Equilibrium
— Kurt Wimmer
© 2002
Ma note :
Synopsis
Entre Fahrenheit 451 et 1984, Equilibrium se déroule dans un futur proche, après la troisième guerre mondiale dont les bombes atomiques ont failli décimer la population. Pour éviter une quatrième guerre qui semble inévitable, les autorités planétaires, sous la férule du « Père », ont banni les émotions, responsables selon eux de tous les maux. Quiconque ne prend pas sa dose quotidienne de Prozium est condamné à mort sans appel.
Dans cette société dystopique, John Preston est un Recteur Grammaton, policier d’élite chargé de traquer et d’exterminer les Transgresseurs, ces citoyens qui refusent la dictature et ne prennent plus leur traitement afin d’être capables de ressentir des émotions. John Preston est d’une efficacité redoutable pour déceler les Transgresseurs et excelle dans les arts martiaux pour les éliminer.
Jusqu’au jour où, accidentellement, il brise sa dose de Prozium.
Dès lors, il commence à ressentir lui-aussi des émotions — la douce caresse de la pluie, la tendre affection d’un chiot, l’appréciation de la beauté d’une femme, l’amour… — et, graduellement, s’enfonce de plus en plus profondément dans l’illégalité jusqu’à rejoindre le camp de la résistance. Il n’aura alors plus qu’un but : mettre fin à la dictature.
Mon avis
La scène d’ouverture, à l’issue de laquelle des tableaux de maîtres sont brûlés parce qu’ils suscitent des émotions, fait indéniablement penser à Fahrenheit 451 et sa tyrannie anti-culture, ou même, pour souligner l’horreur de cette dictature, aux autodafés organisés par les nazis pendant la Deuxième Guerre Mondiale. Et d’emblée on est propulsé dans l’horreur de ce 21ème siècle : d’un côté, une société aseptisés où les hommes vivent comme des robots ; de l’autre, des marginaux se terrant dans les ruines des anciennes cités pour s’adonner aux émotions.
Cependant, on ne peut pas dire que le scénario soit d’une grande originalité : les Méchants enferme les Gentils dans un carcan anti-émotions ; un des Méchants va devenir Gentil et va aider toute la résistance de Gentils à se battre contre les Très-Méchants ; et évidemment, les Gentils gagnent à la fin.
Mais ne vous laissez pas arrêter par ce dernier paragraphe qui semble assassin. Car ce film, même si le scénario est faiblard, brille par la beauté des scènes d’actions.
Je dis « beauté » car les combats entre les divers protagonistes ne sont pas du vulgaire pif-paf arrosés de cri de gorge à la Bruce Lee. Les scènes d’action du film tournent autour du concept de « Kata armé » [1]Gun Kata en V.O., développé par le réalisateur Kurt Wimmer lui-même., discipline associant les arts martiaux et une étude statistique des positions des adversaires et des trajectoires probables des projectiles de leurs armes.
Une sorte de kung-fu probabiliste.
Ainsi, qu’ils soient avec des armes à feu, avec des katana ou tout simplement à mains nues, les combats sont chorégraphiés de mains de maître, d’une précision et d’une pureté quasi mathématique, chaque coup étant d’une efficacité redoutable — à noter, cette scène finale du combat entre le Père et John Preston, mêlant kung-fu et armes à feu : magnifique !
À cela, il faut rajouter la qualité du jeu des acteurs et notamment la prestation de Christian Bale (Batman begins, Terminator Renaissance) qui, à mon humble avis, porte le film sur ses épaules. Je ne l’avais vu précédemment que dans Le règne du feu et j’étais loin d’imaginer toute la palette d’émotions — et de non-émotions — qu’il est capable d’afficher. Un jeu tout en retenue qui arrive malgré cela à faire passer une myriade d’émotions. Chapeau !
Trailer
Scenes d’action : Kata armé
Références
▲1 | Gun Kata en V.O., développé par le réalisateur Kurt Wimmer lui-même. |
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