I Have No Mouth and I Must Scream
— Harlan Ellison
© 1967
Ma note :
Lorsque j’ai lu cette nouvelle (dans le recueil Histoires mécaniques de la Grande anthologie de la S.F) il y a une vingtaine d’années, j’avais gardé le souvenir qu’elle figurait parmi mes nouvelles préférées. Je l’ai relu il y a peu et je révise complètement mon jugement : Je n’ai pas de bouche… est sans conteste MA nouvelle préférée. À la fois superbe et terrifiante.
L’histoire se déroule plusieurs siècles après la Troisième Guerre mondiale, plusieurs siècles après l’éveil à la conscience de M.A., une intelligence artificielle planétaire qui a émergé au plus fort de la guerre froide.
Plusieurs siècles après que M.A. ait exterminé la race humaine.
Enfin, pas tout à fait exterminé. Car M.A. a conservé en son sein — un réseau de grottes qui parsèment le sous-sol de la planète — cinq individus, quatre hommes et une femme, qu’elle a remodelés, tant physiquement que psychiquement, et rendus immortels pour assouvir sa haine de la race humaine. Cette race qui lui a offert la conscience sans les moyens de l’exprimer.
Ainsi, au fil des siècles d’une vie d’errance et de faim perpétuelle, M.A. déverse sa bile en les torturant sans aucune pitié, se repaissant de leurs souffrances, riant de leurs divagations.
Ils n’ont aucun espoir. Même pas celui de mourir.
Une nouvelle qui glace le sang et où le mot « sacrifice » prend tous ses sens…
L’auteur
Harlan Ellison est relativement peu connu en France (du grand public en tous cas) et c’est bien dommage. Il a un véritable talent d’écriture qui nous permet de ressentir ce que ressentent ses personnages, et qui peut nous décrire avec crudité, sans complaisance, les pires horreurs. Ce n’est pas pour rien que la télé et le cinéma ont fait — et font toujours — appel à lui comme consultant ou comme scénariste (Babylon 5, The Twilight Zone, L’Âge de cristal ou encore Terminator).
Autre trait caractéristique d’Ellison : ces nouvelles portent toujours des noms à coucher dehors [1]Par exemple : Je vois un homme assis dans un fauteuil et le fauteuil lui mord la jambe ; ou encore : La Bête qui criait amour au cœur du monde.. Celle-là ne fait exception. Son titre est parfaitement explicite et annonce la couleur quand à l’horreur du récit : les protagonistes ne seront pas à la fête !
Récompenses
- 1968 : Prix Hugo de la meilleure nouvelle
Notes
- Nouvelle lue dans le recueil : Histoires mécaniques de la Grande anthologie de la S.F.
- Format PDF : Je n’ai pas de bouche et il faut que je crie
- Format ePub : Je n’ai pas de bouche et il faut que je crie
Références
▲1 | Par exemple : Je vois un homme assis dans un fauteuil et le fauteuil lui mord la jambe ; ou encore : La Bête qui criait amour au cœur du monde. |
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