Gateway
— Frederik Pohl
© 1977
Ma note :
L’histoire
La Grande Porte est un astéroïde placé en orbite polaire autour du soleil par une race extraterrestre disparue, que l’on appelle les Heechees, il y a peut-être des millions d’années.
À l’intérieur, des centaines de vaisseaux capables de nous envoyer n’importe où dans la galaxie. Seul hic : impossible de connaître la destination, ni combien de temps durera le trajet… ni s’il y a un billet de retour.
Pour effectuer le voyage, les prospecteur s’en remettent donc à la chance et advienne que pourra ! S’ils s’en sortent, il peuvent devenir riches, immensément riches. Mais la plupart du temps, ils ne reviennent pas…
Mon avis
Publié en 1977, La Grande Porte est le premier roman d’un cycle qui en comporte cinq[1]Avec Les Pilotes de la Grande Porte, Rendez-vous à la Grande Porte, Les Annales des Heeches, et le très dispensable À travers la Grande Porte. et qui est devenu un classique du petit monde de la S.F.
Dans ce récit, nous suivons les aventures de Robinette Brodhead, de son arrivée à la Grande Porte jusqu’à son ultime voyage qui le rendra extrêmement riche, entrecoupé de scènes de sa vie actuelle, alors qu’il est revenu sur Terre, en prise avec son psy-robot. Car bien qu’il ait réussi, il traîne un fardeau qui le hante depuis sa dernière mission.
Ce bouquin nous amène donc dans les méandres de l’esprit de Broadhead, archétype de l’anti-héros peureux et lâche qui a eu un immense coup de chance, l’auteur distillant peu à peu les indices qui nous permettront de comprendre les tenants et les aboutissants de ce dernier voyage.
Mais ce roman n’est pas un précis de psychologie, c’est un véritable récit d’aventures spatiales non dénué d’humour[2]Broadhead appelle par exemple son psy “Sigfried von Shrink”, le “réducteur de tête”, et les extraterrestres sont appelés malicieusement Heechees, soit “Eat she?”, littéralement “Mangent-ils ?” qui nous fait vivre en même temps que les personnages l’histoire de cette Grande Porte.
Par certains côtés, La Grande Porte est également une critique de la société moderne, avec son cortège de surpopulation, d’épuisement des ressources, d’inégalités sociales et du “rêve américain” représenté par cet astéroïde, les risques qu’il implique et les quelques Rockefeller qui émergent d’une multitude de laissés-pour-compte.
Ainsi, entre S.F. intelligente et humour, nous avons là un magnifique cocktail qui fait de ce roman un indispensable de toute bibliothèque.
Récompenses
- 1977 : Prix Nebula du meilleur roman
- 1978 : Prix Hugo du meilleur roman
- 1978 : Prix Locus du meilleur roman de science-fiction
- 1978 : Prix John W. Campbell Memorial du meilleur roman de science-fiction
- 1979 : Prix Apollo
Références
▲1 | Avec Les Pilotes de la Grande Porte, Rendez-vous à la Grande Porte, Les Annales des Heeches, et le très dispensable À travers la Grande Porte. |
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▲2 | Broadhead appelle par exemple son psy “Sigfried von Shrink”, le “réducteur de tête”, et les extraterrestres sont appelés malicieusement Heechees, soit “Eat she?”, littéralement “Mangent-ils ?” |