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Planète hurlante (Film, 1995)

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Christian Duguay
© 1995

Synopsis

Nous sommes en 2078, sur une petite colonie minière de la planète Sirius 6B. Depuis dix ans, la guerre fait rage entre le N.B.E. — Nouveau Bloc Économique — et l’Alliance des mineurs qui s’est constituée après que des radiations aient été détectées dans les mines.

Dix ans que le N.B.E., en représailles contre la révolte des mineurs, a largué ses bombes atomiques sur la population.

Pour se défendre, l’Alliance a inventé les Hurleurs, des machines autonomes de la taille d’un lapin, dont la fonction est de s’attaquer à toute forme de vie possédant un pouls et non protégée par un émetteur brouilleur. Bref, de s’attaquer à tout soldat du N.B.E.

Entre l’Alliance et le N.B.E., c’est maintenant le statu quo depuis deux ans.

Jusqu’au jour où le colonel Joe Hendricksson (Peter Weller, Robocop) reçoit un message l’informant que le Commandant en Chef des troupes du N.B.E. désire négocier un armistice. Hendricksson va donc cheminer à travers la lande glacée pour traiter avec l’ennemi.

Cependant, l’ennemi n’est plus celui qu’on croit. Les premiers hurleurs ont cédé la place à de nouvelles versions plus insidieuses, plus meurtrières, et qui ne font aucune différence entre les antagonistes. Leur unique but : exterminer toutes formes de vie.

Dès lors, tout n’est plus qu’une question de survie.

« Le prochain cri que vous entendrez sera le dernier. »

Mon avis

Sans tenir le scénario du siècle, Planète hurlante est un très bon film de S.F. qui laisse la part belle autant à l’action qu’à la réflexion.

L’ambiance du film repose beaucoup sur le suspense et le frisson, à l’instar de la saga Alien ou du chef d’œuvre de John Carpenter, The thing. Il y a relativement peu de combat, mais un climat de peur et de perpétuelle suspicion, une paranoïa alimentée par des machines de plus en plus sophistiquées et de plus en plus semblables à l’homme. A tout moment, un individu que croyiez humain peut se révéler être une machine qui vous tuera dans la seconde.

De plus, les hurleurs sont des mécanismes retors et sadiques, s’annonçant par un cri strident— qui vous paralyse et vous glace le sang — et tuant ses victimes de manière particulièrement atroces (déchiquetées à la scie circulaire ou broyées entre des mains “expertes” !)

Ajoutez à cela un paysage d’hiver nucléaire dans lequel seuls quelques rats mutants arrivent encore à survivre, et vous aurez une bonne idée de l’ambiance générale de ce film.

Mais détrompez-vous, je ne fustige pas Planète hurlante, bien au contraire. Il ne me viendrait pas à l’idée de tirer à boulets rouges sur Ridley Scott parce que Alien est oppressant !

De la même manière, le réalisateur canadien Christian Duguay a concocté un très bon film angoissant, soutenu à bras le corps par un Peter Weller qui excelle dans le rôle du colonel Hendricksson.

Bref, si vous aimez la S.F. intelligente et que vous n’avez pas le cœur trop sensible, Planète hurlante vous fera passer un (pas trop) agréable moment, et une nuit quelque peu agitée.

Liens avec l’œuvre de Philip K. Dick

Planète hurlante est tiré de la nouvelle Nouveau modèle (Second variety) écrite par Philip K. Dick. Très fidèle à l’œuvre de l’auteur, le film contient néanmoins quelques différences notables :

  • Dans la nouvelle, le conflit se déroule entre les Russes (qui ont déclenché la guerre) et les forces des Nations-Unis, principalement les Américains (la nouvelle a été écrite en 1953, en pleine guerre “tiède” !).
  • Dans le récit original, le conflit a lieu sur une Terre ravagée par une guerre nucléaire où la quasi totalité de la population mondiale a été exterminée ou s’est enfuie sur la Lune (pour les Nations-Unis). Dans le film, l’action se déroule sur une planète lointaine. Cela permet de ne pas trop s’identifier aux victimes et de se détacher (un peu) de l’horreur de la situation.
  • Pire, la fin de la nouvelle est explicitement et définitivement mauvaise pour la race humaine : les hurleurs forment presque une nouvelle espèce qui a supplanté la notre et qui a réussi à s’introduire dans le dernier bastion des hommes, ne laissant aucun doute quant à « l’après ». Dans ce sens, le film apporte une note d’espoir, même si sa fin ne laisse pas augurer un heureux dénouement.
  • Dernier point : dans la nouvelle, il y a plusieurs “races” de hurleurs qui se font concurrence, construites dans des usines séparées et sans contacts les unes avec les autres. A la fin, Dick ajoute même une note philosophique en concluant sur ces machines qui ont fait le premier pas vers la civilisation : elles ont appris à s’entre-tuer !

Trailer

Attention ! La fin de ce trailer dévoile une part importante de l’intrigue.

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