Forbidden Planet
— Fred M. Wilcox
© 1956
L’histoire
Le vaisseau C57D, sous l’autorité du Commandant John Adams (Leslie Nielsen), est envoyé en mission sur la planète Altair IV pour retrouver les survivants du Bellérophon, vaisseau scientifique qui a disparu 20 ans auparavant.
Arrivé sur place, l’équipage découvre qu’il n’y a que deux survivants, le Dr. Morbius et sa fille Altaira. Tous les autres sont décédés dans des circonstances mystérieuses par des forces inconnues. Malgré la fin tragique de leurs compagnons, le Dr. Morbius et sa fille (Anne Francis) semblent couler des jours heureux avec le robot Robby à leur service.
Puis, peu après leur arrivée, plusieurs hommes d’équipage sont victimes à leur tour d’une créature féroce et invisible qui les terrasse de manière particulièrement atroce. Plus le temps passe et plus la créature semble gagner de la puissance.
S’ils n’y mettent pas fin, le vaisseau et son équipage risquent l’anéantissement.
Mon avis
Ce qui saute aux yeux de prime abord est le côté un peu vieillot de la réalisation (normal pour un film de 1956) : langage un peu suranné ; jolie jeune fille au milieu de mâles qui se transforment tous en chevaliers servants qui lui font la cour ; effets spéciaux « bouts-de-ficelles » et technologie trop mécanique…
Mais ne vous méprenez pas. Planète interdite est un excellent film de S.F. au scénario intelligent et bien ficelé, qui nous tient en haleine dans une atmosphère oppressante.
Au centre du scénario se trouvent des extraterrestres — les Krells, une race éteinte depuis deux cents mille ans — qui ont conçu une gigantesque machinerie, un cube de 30 kilomètres d’arête produisant une énergie quasiment infinie et qui n’avait qu’une fonction : les affranchir de tout matérialisme et exaucer leur moindre désir. [1]On retrouve le principe de cette machine colossale dans la série Babylon 5 avec la Grande Machine d’Epsilon 3.
Le thème principal de ce film est le conflit permanent entre le conscient — qui fait de nous des êtres civilisés — et le subconscient — qui peut nous transformer en bête féroce. Car si l’on peut contrôler ses pensées, nos rêves et notre inconscient ne peuvent pas être mis en laisse. Et en chaque Dr. Jekyll, il y a un Mister Hyde qui sommeille.
D’ailleurs, le Dr. Ostrow, médecin de bord, met bien en garde le Commandant Adams :
« Attention aux monstres venant de l’id ! »
Un personnage bien particulier
Planète interdite est le premier film dans lequel apparaît Robby le Robot qui sera employé dans de nombreux films et séries (The twilight zone, The man from U.N.C.L.E., Lost in space, La famille Adams…)
Et même si ce n’est pas dit explicitement, Robby est un robot qui répond aux Trois Lois de la Robotique telles que les a imaginées Isaac Asimov. Ce n’est pas étonnant puisque ces Lois ont été inventées en 1939 et, depuis, nombre de robots de la S.F. répondent implicitement à ces Lois.
A noter que Robby est devenu tellement célèbre qu’il a servi de couverture comme robot de référence pour le recueil Les horizons divergents de la Grande anthologie de la S.F.
Trailer
Références
▲1 | On retrouve le principe de cette machine colossale dans la série Babylon 5 avec la Grande Machine d’Epsilon 3. |
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