Resident Evil 2 : Apocalypse
— Alexander Witt
© 2004
Ma note :
Synopsis
Dans le précédent opus, Resident Evil, nous avons laissé Alice (Milla Jovovich), à peine sorti de l’hôpital dans lequel elle était incarcérée par Umbrella Corporation, au milieu du chaos. Le Virus T, ce terrible agent mutagène transformant tout être contaminé en zombie cannibale, était sorti de l’enceinte du Hive pour se répandre à travers la population de Raccoon City.
Dès lors, pour éviter de contaminer le reste de la planète — et pour maintenir secrètes ses recherches — Umbrella décide de condamner la ville et de laisser tous ses habitants — les sains comme les contaminés — à leur sort et d’éliminer la menace avec une petite tête nucléaire.
Entretemps, les dirigeants de la multinationale ont décidé de déployer le programme Némésis : un guerrier mutant impitoyable qui fut autrefois Matt, le journaliste idéaliste qui voulait abattre Umbrella et qui fut contaminé dans le Hive.
Alice, elle-même contaminé lors d’expériences d’une branche parallèle du programme Némésis, devra donc se battre contre les morts-vivants et contre cette effroyable machine à tuer.
Mon avis
A priori, dans ce deuxième volet de la saga Resident Evil, on prend les mêmes et on recommence : encore des zombies à flinguer ; encore Alice qui va tous leur exploser la tête ; encore cet éternel combat des petites gens contre les multinationales tentaculaires, personnifiées par Umbrella Corporation.
Et bien, on n’aurait pas tout a fait tort.
Cependant, une dimension dans l’horreur a été franchie dans ce film. Les mutations engendrées par le virus T ne sont plus accidentelles mais intentionnellement provoquées par les chercheurs d’Umbrella. Car on apprend ici que les effets de ce virus peuvent être contrôlés pour créer, entre autres, un guerrier mutant quasiment invincible. Le génome de l’humain est violé pour engendrer un monstre.
Mais Umbrella ne s’arrête pas là. Lorsque ces dirigeants comprennent que la situation leur échappe, ils décident — rien moins — d’éradiquer la population d’une petite ville pour que leurs secrets ne soient pas éventés. Cet irrespect profond pour la vie humaine, thème classique des récits de paranoïa anti-institutions, est malheureusement une dérive vers laquelle certaines sociétés ultra-puissantes, ou certains gouvernements peu scrupuleux, pourraient glisser si l’on n’y prend pas garde. A choisir entre une vie humaine et des profits substantiels, je suis persuadé que certains n’hésiteraient (ou n’hésitent) pas une seconde.
En ce sens, Resident Evil 2 reste dans la lignée de dénonciation des dérives capitalistes de son prédécesseur.
En revanche, ce film rajoute une note d’espoir qui n’était pas présente dans Resident Evil. Car effectivement, bien que devenu un mutant défiguré et au corps disproportionné, Matt ne renonce pas son humanité et fini par se ranger du côté d’Alice, la “gentille”, elle-aussi transformée par le virus T — mais seulement de l’intérieur, ce serait dommage de ne pas profiter de la plastique de l’adorable Milla Jovovich — et dotée de facultés optimisées.
Mais attention ! Umbrella a plus d’un tour dans son sac et la fin du film, cliffhanger qui annonce clairement le ton du troisième volet Extinction, jette le doute sur un happy end qu’on aurait cru possible.
En conclusion, je dirais que j’ai beaucoup aimé ce film même s’il reprend beaucoup des ressorts du précédent opus, et je le conseille volontiers à tous les amateurs du genre (déconseillé tout de même aux plus jeunes, ce film ayant été interdit en salle au moins de 12 ans).
Liens avec le jeu vidéo
De même que dans mon précédent article, je n’ai (encore) joué à aucun jeu de la série des Resident Evil. Je me suis cependant un peu renseigné sur le Net et j’ai l’impression que ce deuxième volet est plus fidèle à l’univers des jeux vidéos, et tout particulièrement du troisième : Resident Evil 3 : Nemesis.
Tout d’abord, l’action se déroule à la surface, dans la ville de Raccoon City, et met en scène une troupe d’élite de la police, les S.T.A.R.S. [1]S.T.A.R.S. : Special Tactics And Rescue Squad., qui se battent contre les zombies et contre la créature dénommée Némésis (qui fut autrefois Matt Addison).
Plus particulièrement, Jill Valentine (jouée par Sienna Guillory), un des meilleurs agents des S.T.A.R.S. et principal personnage des jeux, est la deuxième héroïne de ce film.
Lorsque j’ai vu pour la première fois ce personnage, j’ai éclaté de rire. J’ai vu en Jill Valentine le clone parfait de Lara Croft et je ne savais pas si c’était un hommage ou un plagiat. Je ne le sais toujours pas car les deux personnages ont été créés la même année (1996). Qui plus est, Valentine est une véritable caricature de femme qui doit tellement en imposer dans un monde d’homme qu’elle en est plus masculine — dans son phrasé, ses attitudes, sa démarches… — que les hommes eux-mêmes. Dommage car Sienna Guillory est très sexy et je l’aurais apprécié plus féminine.
Trailer
Références
▲1 | S.T.A.R.S. : Special Tactics And Rescue Squad. |
---|