The War of the Worlds
— Herbert George Wells
© 1898
Ma note :
L’histoire
Venus à bord de météores qui ont frappé l’Angleterre de la fin du XIXème siècle, les Martiens ont commencé leur invasion et détruisent tout sur leur passage avec leur impitoyable Rayon Ardent.
On suit alors le périple d’un survivant à travers le pays jusqu’à Londres, découvrant les horreurs laissées sur leur passage par ces envahisseurs d’un nouveau genre.
Mon avis
Ce qui frappe de prime abord en lisant ce roman, c’est le souci du détail de l’auteur, que ce soit dans les lieux traversés, les personnes rencontrées, les situations dans lesquelles est plongé le narrateur, ses joies, ses peines et ses tourments.
Au début, j’ai été un peu dérouté par tant de détails, notamment les bourgades – et elles sont nombreuses – citées au cours du périple de notre héros. Car à moins d’être un britannique pure souche, tous ces lieux-dits de la campagne anglaise ne disent pas grand chose. Mais après quelques chapitres, je m’y suis fait et j’arrivais même à me repérer par rapport à la cible première des Martiens : Londres. Et puis l’auteur ne cesse de distiller des informations sur la topographie – rues, maisons, rivières, champs, forêts – ce qui permet de bien s’y retrouver.
C’est ainsi que dans ce roman à la première personne, on est plongé corps et âme dans l’horreur de la situation, tout d’abord par petites touches – au début les aliens sont peu actifs – puis de plus en plus profondément – le narrateur étant de plus en plus impliqué dans l’action, ou dans l’inaction forcée.
Mais l’horreur ne vient pas que des extraterrestres. Car s’ils sont impitoyables et sanguinaires, semant la mort et la destruction sur leur passage, les hommes ne sont pas en reste. Pour survivre, ils sont capables des pires bassesses et montrent que si nous sommes confrontés au pire, nous sommes prêts à abandonner tout vernis de civilisation.
Car un des thèmes de cet ouvrage est le choc des civilisations. Lorsque deux sociétés se rencontrent, surtout lorsque l’une d’elles est belliqueuse, l’Histoire nous a souvent montré que la moins évoluée est détruite ou ruinée. Cela m’a beaucoup fait penser aux diverses guerres de colonisations – dont l’empire britannique a été coutumier – qui ont détruit bien des sociétés et des cultures. Ici, les humains, avec leur technologie balbutiante, ne peuvent rien contre les envahisseurs et le sort des survivants, vous l’apprendrez assez vite, n’est pas beaucoup plus enviable que celui des morts.
En plus de cette dimension apocalyptique, l’auteur a su parfaitement utiliser les connaissances de son époque pour brosser un tableau crédible sur le plan scientifique – sans le côté suranné que peuvent avoir d’autres récits de la même époque – ce qui donne parfois au récit un petit côté hard science pas déplaisant.
Attention : spoiler ci-dessous !
On peut citer notamment le cas de l'épilogue heureux qui fait intervenir, en ça Wells a été visionnaire en cette fin de dix-neuvième siècle, des bactéries, inconnues des Martiens, qui terrasseront les envahisseurs qui n'ont aucun système immunitaire.
Bref, on peut dire que ce roman a été une véritable claque que je vous recommande chaudement.
Les adaptations
Le thème étant universel et H. G. Wells étant un visionnaire, ce roman a donné lieu à de multiples adaptations au cours des décennies.
La première est radiophonique et fut diffusée le 30 octobre 1938, pour la journée d’Halloween, sous la férule d’Orson Welles. L’animateur décrit la venue d’extraterrestres comme si elle se produisait en direct et déclencha, selon la légende, un véritable vent de panique.
La deuxième adaptation est cinématographique et nous vient des États-Unis en 1953 sous la direction de Byron Haskin. L’histoire se passe évidemment outre-Atlantique et diffère sensiblement du roman d’origine, mais la fin reste la même.
Puis la télévision s’empare du thème à la fin des années 80 (1988-1990) avec une série en 43 épisodes de Greg Standis diffusée en syndication. Inédite dans les pays francophones, elle forme une suite du film de 1953 et l’humanité doit à nouveau faire face aux Martiens qui étaient entrés en hibernation.
2005 est une année prolifique car ce ne sont pas moins de deux films de cinéma et un téléfilm qui verront jour. Un film de Timothy Hines et le célèbre film de Steven Spielberg (avec Tom Cruise), puis le téléfilm de David Michael Latt, plagiat du blockbuster de Spielberg.
2019 voit apparaître deux séries coup sur coup. Une mini-série britannique de la BBC en trois épisodes (se déroulant en 1905), et une série américaine de la Fox/Canal+ dont la première saison compte huit épisodes (se déroulant à une époque contemporaine).
La bande dessinée n’est pas en reste car ce sont deux adaptations qui ont vu le jour dans les pays francophones. L’une en 2006, un one shot de Ian Edginton et D’Israeli, l’autre en 2016-2017 comprenant deux albums de Dobbs et Vicente Cifuentes.
Notes
- Le bouquin au format ePub : La guerre des mondes
Bonjour,
Je dois avouer, à ma grande honte, que c’est un des rares romans de science-fiction qui m’a toujours angoissée… En réalité, j’étais terrorisée par sa première adaptation cinématographique … Et la 2ème est tout aussi flippante…
C’est vrai que l’ambiance est parfois bien glauque, surtout dans les adaptations cinématographiques, et encore plus dans celle de 2005 (avec Tom Cruise) notamment la scène de la cave avec un Tim Robbins au mieux de sa forme, en hôte à moitié psychopathe.