The Caves of Steel
— Isaac Asimov
© 1954
Ma note :
L’histoire
Sur cette Terre surpeuplée, les hommes agoraphobes vivent dans d’immenses cités-fourmilières souterraines de plusieurs dizaines de millions d’individus. Recouvertes de dômes, elles protègent leurs habitants de la vue du ciel et des vastes étendues extérieures.
Les Spatiens, eux, vivent sur une cinquantaine de mondes sous-peuplés et aseptisés où aucun microbe, aucune menace ne subsiste. Malgré leur phobie des maladies et leur exaspérant complexe de supériorité, ils possèdent une ambassade à la périphérie de New-York : Spacetown, dans laquelle ils vivent reclus sans – presque – aucun contact avec les Terriens.
Et voila que l’impensable s’est produit à Spacetown : le meurtre d’un éminent Spatien ! Seul un Terrien aurait pu commettre un tel acte. Mais cela est aussi impossible : pratiquement aucun n’a le droit de pénétrer dans Spacetown.
Ainsi, l’enquête ardue est confiée à l’inspecteur Elijah Baley, à qui on adjoint un assistant des plus inhabituel : un Spatien du nom de R. Daneel Olivaw… avec un « R » comme « Robot » !
Mon avis
Dans ce premier opus mettant en scène l’inspecteur Elijah Baley, Isaac Asimov a réalisé l’alchimie parfaite entre le polar et la science-fiction. Il y dépeint une société terrestre surpeuplée et agoraphobe où l’intimité est quasiment impossible et le respect des tabous une règle de survie.
Dans cette univers sous bulle, à l’abri des grands espaces de l’extérieur, Elijah mène son enquête sur un train d’enfer. On y découvre ici le schéma de ses aventures : révélation, à de multiples reprises, de ce qu’il croit être la vérité, suivie de ses humiliations face au ridicule de ses allégations, puis enfin la consécration de son génie et de la méticulosité de ses recherches.
Car de prime abord, Lije Baley est un anti-héros. Mal dans sa peau, bourru, pas toujours bien vu de sa hiérarchie, obsédé par son statut social, ses privilèges et les convenances. Ajouté à cela, on lui adjoint un robot humanoïde presque parfait, tant dans son apparence que dans la rigueur de ses propres investigations.
Cependant, passé cette première idée du personnage, il devient vite attachant et se découvre plein de compassion et de respect pour ses concitoyens. De plus, il s’avère être un bon père et un bon mari.
Mais par dessus tout, il est un excellent inspecteur et on est vite frappé par son intégrité et son franc-parler qui lui valent quelques déboires avec ses supérieurs. Il est de plus fort motivé par la présence au début très irritante de cet adjoint robotique qui, Lije en est persuadé, menace son emploi.
Je dois dire que je me suis particulièrement attaché au personnage de R. Daneel Olivaw que l’on retrouve dans plusieurs romans et nouvelles. Son inhumanité, soulignée — paradoxalement — par une forme humaine absolument parfaite mais sur le visage duquel ne transpire aucune émotion, va se transformer au fil des pages pour faire de lui un compagnon idéal, honnête, loyal, sans à-priori… bref : un ami !