Hawksbill Station
— Robert Silverberg
© 1968
Ma note :
L’histoire
Il ne fait pas bon être un opposant politique en ce début de XXIème siècle. Que vous soyez arrêté et on vous envoie aussitôt dans la prison la plus sûre de la planète : le cambrien, soit un milliard d’années dans le passé, à une époque où la vie terrestre n’existe pas encore, uniquement sous forme primitive dans les océans.
Cette prison est la plus sûre du monde car le billet est sans retour. Le Marteau, cette machine diabolique de voyage dans le temps, ne fonctionne que dans un sens. Un aller simple pour une cellule dont on a jeté la clé !
C’est donc dans un monde désert que quelques deux cents détenus vivotent des subsides que leur envoie leur geôliers, et dépérissent dans une quasi-solitude. Dans cet univers carcéral hors norme, il n’y a que deux fins possibles : la folie, ou la mort.
C’est alors que, dans le flot irrégulier de prisonniers exilés, arrive un homme, Lew Hahn, qui ne semble pas être un prisonnier politique. Qui est-il ? Pourquoi a-t-il été condamné ? Que se passe-t-il dans ce lointain futur pour qu’un tel individu leur soit envoyé ? Est-il annonciateur d’espoir pour ces hommes désespérés ?
Il n’y avait ni arbres ni végétation. Derrière la cabane était l’océan,vaste et gris. Le ciel aussi était gris. Même lorsqu’il ne pleuvait pas.
Mon avis
Je n’était pas très chaud pour lire ce roman. J’avais peur qu’il ne se transforme en une vitrine d’idées politiques marginales et en un fatras pseudo-philosophique.
Il n’en est rien. Robert Silverberg nous a concocté ici un roman poignant sur ces hommes dont on a éliminé toute velléité de défendre leurs idéaux, a qui on a retiré tout espoir de retour. Un huis-clos touchant dans un univers carcéral transformé peu à peu en asile d’aliénés.
Au bout de la lecture vous attend une réflexion profonde sur les oubliés et les exclus de notre société.