L’Incal
— Alexandro Jodorowsky & Mœbius
© 1981 – 1988
Status : Terminée
Albums : 6
Ma note :
L’histoire
John Diffool, minable détective de classe R, suite un concours de circonstances, entre en possession de l’Incal Lumière des mains d’un Berg agonisant. Cet objet aux propriétés dignes de la magie, de nombreuses factions le convoitent et vont tenter de lui arracher pour l’utiliser à leur propre compte.
Commence alors pour Difool une aventure extraordinaire qui va le mener aux quatre coins de la galaxie pour rien de moins que sauver l’univers d’une menace apocalyptique…
Mon avis
Malgré l’excellente note que j’attribue à cette série, je suis tout de même mitigé dans mes sentiments. L’histoire est grandiose et palpitante, les personnages extraordinaires, mais — et c’est un gros mais — je dois avouer que je n’ai pas tout compris[1]C’est d’ailleurs pour cela que j’ai enlevé une étoile à cette excellente œuvre..
En effet, il y a plusieurs niveaux de lecture à cette B.D.
D’aventure en aventure
De prime abord nous avons affaire à un excellent space opera avec toutes ses dimensions caractéristiques : empire galactique, races extraterrestres le plus souvent belliqueuses, des combats en-veux-tu-en-voilà, voyages spatiaux de planètes en planètes et, bien sûr, un ennemi digne de ce nom : la Ténèbre qui menace de détruire l’univers. Les combats les plus épiques sont menés par un personnage charismatique, le guerrier ultime : le Méta-Baron[2]Personnage tellement formidable que plusieurs séries dérivées lui sont consacrées.. Rien que lui vaut le détour.
Quand au personnage principal, John Difool, détective privé de classe R, c’est un anti-héros dans toute sa splendeur : piètre détective mais opiniâtre, s’adonnant gaiement aux plaisirs de la chair accompagnés de ouisky et de S.P.V.[3]Une drogue courante dans cette société décadente, très centré sur lui-même et qui n’attend rien de la vie. Et pourtant — pourquoi ? — l’univers l’a choisi pour se battre contre la Ténèbre et entrer en possession de l’Incal, cet objet mystérieux aux pouvoirs extraordinaires que tout le monde convoite.
Réflexions existentialistes
Et c’est là qu’intervient le deuxième niveau de lecture. Outre cette aventure galactique palpitante, L’Incal est une réflexion philosophique sur… quoi ? C’est là que je n’ai pas compris grand chose. A grand renfort de second — voire de troisième ou de quatrième — degré, Alexandro Jodorowsky nous plonge dans un voyage intérieur, au cœur même de l’existence, de la découverte du soi profond et la quête de Dieu. Beaucoup de personnages et d’objets présentent, tel le Janus de la mythologie, des faces opposées à l’univers : noir et blanc, lumière et obscurité, bien et mal, mâle et femelle, et l’Incal incarne cette dichotomie… mais c’est là que s’arrête ma réflexion. Je vous dis que je n’ai pas tout compris[4]Si quelqu’un, d’ailleurs, peut m’expliquer la fin, je lui serai éternellement reconnaissant :-). Ce sera à vous de vous faire votre propre opinion.
Mais malgré mon incompréhension, il se dégage de cette B.D. un véritable sense of wonder qui me la fait toujours relire avec grand plaisir.
Ajouté à cela, le dessin de Mœbius est époustouflant et accompagne magnifiquement le scénario de Jodorowsky.
Bref, une B.D. devenue culte qu’il faut avoir lu au moins une fois dans sa vie.
Les albums
- L’Incal noir (1981)
- L’Incal lumière (1982)
- Ce qui est en bas (1983)
- Ce qui est en haut (1985)
- La Cinquième essence, 1ère partie (1988)
- La Cinquième essence, 2ème partie (1988)
À noter la sortie en 1989 d’un album hors-série Les Mystères de l’Incal.
Séries associées
- Avant l’Incal (6 albums, terminée)
- Après l’Incal (3 albums, terminée)
- Final Incal (3 albums, terminée)
- Les Technopères (8 albums, terminée)
- La Caste des Méta-Barons (8 albums, terminée)
- Méta-Baron (8 albums, en cours)
- Mental Incal (1 album, one shot)
Références
▲1 | C’est d’ailleurs pour cela que j’ai enlevé une étoile à cette excellente œuvre. |
---|---|
▲2 | Personnage tellement formidable que plusieurs séries dérivées lui sont consacrées. |
▲3 | Une drogue courante dans cette société décadente |
▲4 | Si quelqu’un, d’ailleurs, peut m’expliquer la fin, je lui serai éternellement reconnaissant :-) |