Star Trek : First contact
— Jonathan Frakes
© 1996
Ma note :
L’histoire
Alors qu’il patrouille aux confins de la Fédération, l’Enterprise capte un S.O.S. : les Borgs, ces redoutables extraterrestres mi-organiques mi-cybernétiques, font route vers la Terre. La flotte est mobilisée pour les contrer avant qu’il ne modifient l’Histoire de la Galaxie.
Pour l’Enterprise, pas le choix. Il faut les suivre dans le passé, trois siècles plus tôt à l’aube du Premier Contact entre les humains et les Vulcains, et les empêcher d’assimiler les peuples de la Fédération avant sa constitution.
Une réalisation en famille
Ce film Star Trek, le huitième de la franchise, est une affaire familiale puisqu’il est réalisé par Jonathan Frakes, qui n’est autre que le commander William Riker, officier en second de l’Enterprise.
C’est le premier long métrage pour lequel Frakes se place derrière la caméra. Et pour un coup d’essai, ce fut un véritable coup de maître car, à ce jour, Premier contact reste parmi les meilleurs, si ce n’est LE meilleur des films Star Trek.
Mais cette réussite n’est après tout pas surprenante. Jonathan Frakes s’est effectivement déjà essayé à la réalisation dans la série The next generation dans laquelle il a signé d’excellents épisodes (Sub Rosa, The chase, Cause and effect, The offspring…), mais également dans les séries ultérieures Deep Space Nine et Voyager.
Jonathan Frakes réalisera aussi en 1998 — pour s’en tenir à l’univers Star Trek — le formidable — selon moi — quoique controversé Insurrection.
« Toute résistance est inutile »
Après de longues années de silence télévisuel, les Borgs, ces redoutables ennemis de la Fédération, sont de retour pour nous anéantir.
Ces êtres mi-biologiques mi-artificiels, dont l’activité est régie par une conscience collective administrée par une “Reine”, n’ont qu’un seul but dans la vie : assimiler des mondes et des races entières dans leur collectif pour atteindre la “perfection” bio-mécanique. Ils sont impitoyables, implacables et personne ne peut leur résister.
Par le passé, le capitaine Jean-Luc Picard fut assimilé par les Borgs (épisodes 3×26 et 4×01 « Le meilleur des deux mondes ») et, depuis, il est hanté par cette expérience traumatisante — ce qui nous offre d’ailleurs une scène d’ouverture terrifiante dans un cauchemar de Picard.
Et c’est bien cette relation qui est au centre de l’intrigue de ce film, car pour les arrêter et empêcher que la Fédération ne soit étouffée dans l’œuf, Picard va tout mettre en œuvre et se montrer aussi déterminé, aussi impitoyable qu’eux, quitte à se sacrifier.
Car dans cet opus, Picard n’est que le reflet du capitaine que l’on connait. D’ordinaire froid, distant, toujours maître de lui-même, son passé douloureux refait ici surface et, pour la deuxième fois depuis son assimilation, il est submergé par les émotions.
La première fois, dans l’épisode 4×02 « En famille » , juste après avoir été secouru par son équipage, il s’effondre en larme dans les bras de son frère, submergé par le sentiment d’impuissance qui l’a assailli face aux Borgs.
Ici, six ans après son assimilation et son sauvetage, il tient enfin sa revanche et explose lors — notamment — d’une scène remarquable dans son bureau, dans laquelle Patrick Stewart démontre — si cela était nécessaire — quel excellent acteur il est, passant d’une colère sourde à une froide détermination en un clin d’œil, interprétant avec maestria un Jean-Luc Picard en proie à la folie meurtrière.
Le cocktail du succès
Bien sûr, le succès d’un film ne tient pas à la seule prestation d’un seul acteur et même si Patrick Stewart est remarquable, il ne porte pas seul le film sur ses épaules. En effet, on retrouve dans cet opus l’alchimie parfaite entre les personnages qui a fait le succès de la série — ce qui ne sera malheureusement pas le cas du dixième film de la série : Nemesis.
D’autre part, le scénario est extrêmement bien ficelé, un des meilleurs sur les paradoxes temporels que j’ai pu voir ces dernières années. Car Premier contact n’est pas seulement un film d’action pur où les effets spéciaux sont les seuls dignes d’intérêt. Non, nous avons là de la S.F. intelligente qui nous fait réfléchir, digne de la vision que Gene Roddenberry, le créateur de la série, avait de notre futur.
A cela, il faut ajouter une musique grandiose signée par un Jerry Goldsmith en pleine forme (qui avait déjà orchestré la musique de Next Generation et Voyager et qui signera les films suivants Insurrection et Nemesis).
Mon avis
Je l’ai déjà dit précédemment, et de toute manière je pense que vous l’avez compris, Premier contact est pour moi le meilleur Star Trek qui ait été tourné. Tout est présent pour que le cocktail soit parfait : un scénario bien ficelé, des acteurs au mieux de leur forme, une atmosphère tantôt oppressante, tantôt explosive, saupoudrée d’une dose d’humour non négligeable…
C’est bien simple, j’ai arrêté de compter le nombre de fois où j’ai pu voir ce film, et ce toujours avec le même plaisir.
Alors si ce n’est déjà fait, procurez-vous ce film et régalez-vous devant votre écran.
Trailer
Le coin du trekkie
Autre personnage très important dans la série, le vaisseau Enterprise subit dans Premier contact un lifting complet après sa destruction lors du précédent film Générations de 1994, et se voit assigné maintenant la lettre “E” (eh oui, il y a eu de la casse depuis Kirk) :
« NCC 1701-E »
Dorénavant de la classe Sovereign, l’Enterprise est d’une forme beaucoup plus martiale et d’une couleur plus sombre. De plus, il est plus lourdement armé pour faire face aux nombreuses menaces auxquelles doit faire face la Fédération : les Borgs (depuis Wolf 359), le Dominion, les Cardassiens, les Romuliens…
Un relookage en profondeur qui donne une impression de puissance mais également de majesté, de grâce et de beauté fatale.
Citations
« Je ne sacrifierai pas l’Enterprise. Nous avons fait trop de compromis dans le passé, trop battu en retraite. Ils envahissent notre espace… et nous nous replions. Ils assimilent des dizaines de mondes… et nous nous replions. Alors assez ! Ils n’iront pas plus loin. Je le jure ! Cette fois-ci ils n’avanceront plus ! Et là, ils vont payer le prix pour tout ce qu’on a subi. »
— Capitaine Jean-Luc Picard
« Et sur la bosse de la baleine blanche il avait amassé la somme de toutes les rages, de toutes les haines ressenties par tous les siens. Sa poitrine aurait été un canon, son cœur serait devenu un obus.
[…] Achab a passé des années à chasser la baleine blanche qui lui avait pris sa jambe. Une soif de vengeance. Seulement, cette quête insensée l’a conduit à sa perte et à celle de son navire. »— Capitaine Jean-Luc Picard, citant « Moby Dick » d’Herman Melville