Winston
— Kit Reed
© 1959
Ma note :
L’histoire
Winston est un génie issu d’une lignée génétique impeccable, avec des parents hautement intellectuels. Il n’a que quatre ans mais a déjà un Q.I. de 160 et sera assurément un “docteur en philosophie”, garanti sur facture par la société qui l’a vendu aux Waziki.
Car oui, Winston est aussi un produit de consommation, censé assurer les vieux jours de ses parents “adoptifs” par ses dons exceptionnels.
Exceptionnels, certes, mais c’est sans compter la jalousie, la mesquinerie, la cruauté des membres de la famille, le “père” en premier, et de l’entourage qui vont vite le rejeter parce que trop différent. Le petit chien de cirque ne réagissant pas toujours comme ils le voudraient, il vont le torturer, mentalement et physiquement, jusqu’à ce qu’il soit “un des leurs” et enfin accepté… mais à quel prix !
Un monde bien cruel pour un petit garçon beaucoup trop précoce…
Mon avis
Ce qui frappe de prime abord dans cette nouvelle, c’est l’extraordinaire injustice envers cet enfant “différent”. Et il n’est que trop facile de faire le parallèle entre Winston, génie à ses heures, et d’autres enfants surdoués ou bien handicapés (mentaux et physiques) que notre société peut parfois exclure ou carrément rejeter.
Je ferais le parallèle avec d’autres nouvelles de S.F., comme Journal d’un monstre ou Pauvre surhomme, ou les enfants rejetés sont très différents car plus (tout à fait) humains. On aborde le même thème dans l’excellent Des fleurs pour Algernon où cette fois le principal protagoniste se verra des deux côtés de la barrière : l’attardé mental, puis le génie. Mais pour un même résultat.
Une excellente réflexion, donc, sur la différence et le rejet dans notre société pourtant “moderne”.
Notes
- Nouvelle lue dans le recueil : Histoires de créatures, de la Grande anthologie de la S.F.
- Format PDF : Winston
- Format ePub : Winston